Le dutch fort de Mannar |
Lever 8h00
Petit déjeuner toujours copieux.
Au moment de partir la note n’est pas prête, on lui en parle depuis hier.
Départ 9h30.
Tout va bien jusqu’à Puttalam. On revient du bout de la presqu’île vers la terre, en traversant des marais salants.
Dans Puttalam, on veille bien à prendre la route qui longe le parc Wilpattu, par l’océan.
On fait 30km, on passe un Check Point qui nous laisse passer sans rien nous dire, puis tout à coup la route disparaît, devient une piste de terre rouge en pas très bon état. On hésite, puis on continue et peu de temps après on est arrêté par une barrière. Une personne nous explique que le pont qui enjambait la rivière s’est effondré et qu’on ne peut plus aller à Mannar par cette route.
Demi-tour, il nous explique qu’on n’est pas obligé de retourner à Puttalam, qu’à 23 km un panneau nous indiquera une direction qu’on peut prendre, pour retrouver la route qu’on n’a pas prise ce matin.
La route minuscule et goudronnée est magnifique, mais on y perd beaucoup de temps.
Une fois sur la route normale, j’accélère un peu. Je sais que sur les routes, la vitesse est limitée à 70km/h. Je roule à 80km/h, la route est dégagée et en ligne droite. Du sommet d’une bosse, j’aperçois deux policiers qui me font signe de m’arrêter.
Ils me montrent leur pistolet radar qui précise 81km/h.
Ils me demandent mon permis, je leur présente mon permis sri lankais, ce qui les déstabilise un peu, surtout en voyant Ambalangoda 2006. Ils demandent les papiers de la voiture qui sont sous les fesses de Véro qui doit se lever, le siège passager est une cachette secrète. Tout est en ordre. Ils m’expliquent que c’était limité à 70 et que je roulais à 81 et me remette leur radar sous le nez. Je ne nie rien puisque je l’ai fait volontairement, je m’excuse et j’essaie d’expliquer la route coupée, le temps perdu.
Je ne sais ce qui a fait qu’ils m’ont simplement collé un avertissement, est-ce le permis sri lankais, ma bonne foi, mon âge, le fait d’être étranger je ne sais pas. Véro pense que c’est le permis.
Ils nous indiquent même la route, à 30km prendre à gauche pour Wilpattu et Mannar.
On continue la route.
On prend à gauche, et on s’arrête dans un petit resto de bord de route, signalé sur Google maps.
On est aussi étonné les uns que les autres. L’accueil est bienveillant, une fois l’étonnement passé et la certitude qu’on va manger là.
La cuisinière, fière de ses plats, nous montre tout ce qu’elle a préparé pour son curry, du riz blanc, du poisson frit, du poulet, du poisson en sauce, des légumes plutôt un plat contenant toutes sortes de légumes et des fruits du jacquier.
Elle nous laisse donc composer notre curry. Véro prend du poulet, moi du poisson.
La cuisinière est contente, elle nous trouve deux cuillères parce qu’ici on mange avec les doigts. Les serviettes sont des carrés de papier journal.
Une vieille femme qui est peut-être sa mère, l’aide.
Un vieil homme est assis dehors au bord de la route, et ce ne sont pas les voitures qui passent qui vont le déranger.
Je crois qu’on l’a sorti de sa léthargie.
Depuis ce matin je ne fais que revivre des passages du roman « The road from Elephant Pass ». Il y a un passage dans un tel décor et avec un tel ennui et des passages de fuites dans cette nature sauvage. Et c’est exactement dans cette région que l’histoire se passe.
On reprend notre route en suivant une voie proposée par Google maps et 20 km plus loin il faut rebrousser chemin, car il n’y a plus de route.
On finit par prendre la dernière route du dernier trajet proposé, qu’on n’a pas encore prise.
Celle-ci nous mène à bon port, avec des vaches tout le long et deux Check point de la police et de l’armée.
Le policier recommence à me demander mon permis tandis qu’un soldat pointe sa mitraillette sur Véro de l’autre côté. Les papiers, même scène. Tout va bien on passe.
Les militaires nous font signe de nous arrêter, puis lorsqu’ils voient nos têtes, ils nous font signe de passer.
De l’autre côté du pont qui relie l’île de Mannar au continent, les bus sont arrêtés, leurs passagers descendent pour être controlés.
Depuis ce matin on constate que la population de cette région n’est pas considérée comme celle du Sud. C’est une manière de le dire en restant politiquement correct.
On arrive à l’hôtel. Bien que d’aspect neuf, ça sent le moisi, la clim est poussive, l’eau est froide.
L’hôtesse qui veut photocopier nos passeports commence par les mettre à l’envers dans le photocopieur. Une fois mise dans le bon sens, le résultat est illisible, sa machine ne doit plus avoir d’encre. Elle nous montre le résultat, accusatrice, presque comme si on avait des passeports qu’on ne peut pas photocopier. On fait signe qu’on ne comprend pas.
Une fois installés, on prend un autorickshaw pour aller voir le Fort qui est en très mauvais état.
On revient dans le centre pour manger quelque chose. On est dans le dur du monde musulman. Les hommes (de toute façon, il n’y a pas de femmes) poussent presque des cris de joie ou se moquent d’elle, en voyant Véro entrer. On mange des hoppers et des bananes, tout le reste ne nous dit rien.
On va à pied vers un hôtel qui semble se tenir et qui est annoncé avec un restaurant.
Le restaurant est nul, on est découragé.
On demande une bière, c’est possible mais il faut se cacher, monter sur une terrasse à l’étage. On nous amène des bières pas fraîches, hors de prix.
On commande une soupe, c’est l’horreur, du curry délayé avec un gélifiant.
Retour à l’hôtel un peu désabusés.
Sept heures de conduite au lieu de quatre et ce lieu tellement déconcertant, cet hôtel un peu pourri. Comme dit Véro journée un peu Poisson-Scorpion.
Douche froide (pour compléter notre désabusement)
Blog
Dodo.
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