Pettah |
20200218-Colombo
Lever 8h
Nuit correcte
La chambre est bien, toujours avec les mêmes problèmes d’accrochage des serviettes une fois utilisées, et les débordements dûs à la douche. Dans la chambre, comme d’habitude rien pour poser les sacs. Là, l’idée que je n’avais encore jamais vue, mettre entre les deux lits un petit réfrigérateur avec un habillage faisant aussi office de table de nuit. Sinon tout est parfait avec du pur sri lankais pour l’électricité, les interrupteurs pour la chambre sont à droite en entrant mais à environ un mètre quatre-ving du sol. Pour ceux de la salle de bain un mètre soixante, mais il faut traverser la pièce pour y accéder. Dans l’espace douche, près du pommeau de douche, une prise de courant, syndrome Claude François. Des prises de courant spéciales dont on ne sait à l’avance si on va pouvoir les utiliser sans adaptateurs.
Petit déjeuner, c’est la surprise, tout n’est pas très compréhensible sur la carte et la plupart des choix sont vegan.
Après la surprise, la connerie, le petit déjeuner se veut grand resto avec dessins en confiture dans l’assiette et muesli dans un verre au col refermé. Syndrome La Fontaine.
On décide d’aller à Pettah en bus. Pettah c’est le quartier cosmopolite et populaire de Colombo. Tous les habitants de l’île s’y côtoient, toutes les religions, toutes les ethnies. Pour l’instant les promoteurs immobiliers n’ont pas osé s’y attaquer. Une petite tentative ratée avec le floating market, à destination des touristes, sur un plan d’eau comme il y en a tant à Colombo.
Nous, le quartier de l’hôtel fait partie des coins chics.
Mais il y a un arrêt de bus à cinq minutes à pieds, pour ne pas déranger les nantis.
On marche jusqu’à l’arrêt qui est sur un axe de circulation dense.
Dès qu’on débouche on voit l’arrêt sur notre gauche. Il est à 100m. Le temps qu’on arrive des dizaines de bus s’y sont déjà arrêtés et repartis, et il y a toujours des clients qui attendent et nous qui arrivons.
Vous ne pourrez comprendre ce qui se passe que si vous imaginez la scène, dans un film où les images défilent à toute vitesse.
Vous y êtes, nous aussi.
Dès qu’on arrive un bus arrive, il faut monter par l’arrière, les roues ne sont pas encore arrêtées que déjà quatre passagers sont montés. Les roues se sont arrêtées encore quatre. Les roues repartent Véro a un pied sur la marche, trop tard le bus est déjà loin.
Le suivant arrive, raté à cause du temps pour nous remettre. Le troisième, je saute à l’intérieur et je tire Véro. On y est et on peut se remettre de nos émotions sur la banquettes arrière. 20cts d’euro en tout pour ce numéro de cirque.
La suite a aussi son importance. Au Sri Lanka le bus est prioritaire sur tout, véhicules, piétons, animaux. Si vous n’appliquez pas cette règle spontanément, il klaxonne fort et même très très fort, parce que lui ne s’arrête pas.
C’est comme ça, soit vous l’acceptez, soit vous ne prenez pas la route.
L’intérieur du bus une fois que vous y êtes, c’est projection vers l’avant, freinage au dernier moment. Compression vers l’arrière, le chauffeur pousse sa première comme pour faire décoller le Concorde.
Sinon ça va et ça va vite, pas besoin de couloir de bus, tout le monde s’écarte.
On descend au terminus, pas de risque, parce qu’aux arrêts il fait semblants de s’arrêter et il faut sauter sur le sol qui lui reste fixe. C’est périlleux.
De toute façon sur la route, le Sri Lanka c’est périlleux. Rien à voir avec la Thaïlande ou le Laos.
Grâce au bus on arrive très loin dans Pettah, parce que notre destination est le Manning Market où nous ne sommes jamais allés.
Véro me dit, dès que je suis entrée là, j’étais dans un autre monde surtout moyenâgeux et un peu moderne. C’est Rungis fruits et légumes, avec des porteurs bêtes de somme, des rouleurs de fardeaux, des hommes qui remplissent des carnets, qui pèsent, qui encaissent, qui discutent et qui rient. Des gros assis, des décharnés sous les fardeaux. On est bien accueilli, certains disent à Véro, prend celui-là il a une tête de singe, celui-là il a une tête d’éléphant et ils rient.
Ils nous demandent d’où on vient, France ça ne leur dit pas grand-chose. Europe un peu plus. Dans ce monde d’hommes aussi incongrus que nous, on voit passer et repasser une femme, jeune, jolie et qui semble faire autorité face à tous ces messieurs.
On prend la direction du Fort, c’est la partie historique visible de Colombo, mais nous passons par des lieux où existent de vieux bâtiments coloniaux, une église, une halle métallique qui a du servir de théâtre avec une scène et une fosse, aujourd’hui c’est un marché. Les autres bâtiments sont devenus des habitations ou des lieux de stockage et disparaissent derrière de petites constructions qui peuvent servir d’échoppes.
On revoit la belle mosquée rouge et blanche de Colombo et la magnifique architecture du musée hollandais qui rappelle Galle.
Colombo est une ville pleine de trésors disséminés sur toute la surface de la ville et impossible d’aller à pieds de l’un à l’autre, ce qui fait que la majorité des gens fuient cette ville. Nous, nous avons mis du temps à l’apprécier, mais c’est parce que nous l’avons parcourue à moto.
Finalement on prend un autorickhaw pour se rendre au Fort pour déjeuner.
On se fait déposer devant Gargill qui semble s’être vidé de tout l’artisanat de l’île et qui semble en perte de vitesse.
De même on déjeune à Pagoda, célèbre restaurant dans un bâtiment de 1884 qui semble lui aussi en perte de vitesse, et n’est plus fréquenté que par les Sri Lankais.
« Vous pouvez essayer de ré-imaginer l'exotisme qui caractérise l'endroit tel que décrit dans le clip vidéo emblématique de Duran Duran de 1982 pour la chanson Hungry Like the Wolf ».
Le vieux Colombo n’est plus un lieu attrayant pour les vacanciers.
Véro a repéré un coiffeur sur Google map, on part à sa recherche.
Pas facile ,car c’est à un premier étage sans info au niveau de la rue. C’est en traversant qu’on voit le nom sur les fenêtres en face : salon Nayana.
Lavage, peignage, le coiffeur prend son pied sur les cheveux de Véro qu’il n’a pas l’habitude de voir et de travailler.
Recherche d’un Xerox pour faire imprimer des documents pour demain, pour le cas où ils nous piqueraient nos téléphones, comme la dernière fois.
A chaque fois depuis ce matin, les chauffeurs d’autorickshaw veulent nous emmener voir une cérémonie qui se déroule en ce moment. Ils sont gonflants et il faut à la limite les engueuler pour qu’ils décrochent.
On trouve le Xeros qui nous imprime nos documents.
Au retour un mec nous aborde et nous dit qu’il est de l’hôtel et qu’il va nous aider pour trouver un autorickshaw pas cher pour nous emmener dans restaurant qui ferme ce soir et où on peut manger pour presque rien. C’est une autre version de la « cérémonie ». On n’a jamais subi ce genre de comportement en Thaïlande ou au Laos.
Ici, ils sont hyper chiants, du moins ceux qui ont à faire aux touristes.
On s’arrête pour boire un pot, ils ne servent pas à boire avant cinq heures, là on se croirait en France. Ils vont bientôt faire grève parce qu’on a soif à n’importe quelle heure.
Le bistrot suivant, le serveur nous presse et nous suggère le lemon juice, on lui demande la carte, il l’apporte à reculons, en disant lemon juice, lemon juice, de guerre lasse, on lui dit oui parce qu’on a soif et Vero veut aller aux toilettes. Il apporte les deux lemon juice limite chaud, il faut lui demander de la glace qu’il apporte en trainant des pieds. Là on se croit à Paris.
En plus, son lemon juice coûte la peau du cul, prix touristes.
On arrive à se débarrasser de tous ces chieurs en fuyant le Fort, et en allant à pied sur le Galle Face Green.
Une manif est contenue à une intersection par un nombre de policiers aussi important que le nombre de manifestants.
En fait le Galle Face Green est plutôt Yellow.
Le Galle Face Green est un espace vert entre le Fort et le Galle Face Hôtel qui a toujours existé avec d’un côté l’océan et de l’autre un boulevard.
Des gens jouent au foot dessus entre tous les nouveaux buildings et l’océan.
Les Sri Lankais viennent sur cet espace libre de toute construction, pour voir le coucher du soleil.
Les petits restos ont été contenus.
Une marchande de cerfs volant, une autre de peluches.
Des personnes sont descendues sur un petit bout de plage, ce sont surtout des femmes. On croise tout un groupe de vieilles femmes toutes vêtues de blanc.
C’est toujours le coin des amoureux.
Jeunes couples qui font des selfies, assis sur les escaliers qui bordent la voie qui mène au Galle Face, le plus vieil hôtel de Colombo, que j’adore, sans doute parce que c’est le seul hôtel où ont été reçus « le Mahatma Gandhi et Nehru, Youri Gagarine, John D. Rockefeller, l'ancien premier ministre britannique Edward Heath, la princesse Alexandra du Danemark, le prince Philip d'Édimbourg, Indira Gandhi, l'Aga Khan, le futur empereur du Japon Hirohito, les acteurs Roger Moore et Carrie Fisher, Richard Nixon, Lord Mountbatten, le dramaturge Noël Coward, Tito », et nous en 1995 dans une suite, à cette époque en perte de vitesse, c’était le seul à ne jamais recevoir de groupes, seulement des gens en individuels.
C’est en plus une soirée diplomate on va peut-être rencontrer notre ambassadeur.
C’est quand même 4€ la bière.
On attend que le soleil se couche et on y va.
Il y a une cérémonie avec cornemuse et descente du drapeau sri lankais.
Dehors on essaie le Uber sri lankais pour tester pour demain, mais pas de voiture disponible. Les autorickshaw qui nous attendent comme des proies, proposent 400 alors que le prix est 250.
On prend le bus pour 50 et pour le tour de manège une fois à l’intérieur ,du style secouez moi, secouez moi, dans une boîte de sardines.
Par rapport aux cons qui veulent nous plumer, la population des bus est adorable et nous aide pour l’arrêt bien que je suivais notre trajet sur Google map, mais le temps de trouver le bouton de commande incrusté dans le toit, et nous sommes à l’arrêt suivant.
On revient et on s’arrête au restaurant Takeout pour dîner parce que c’est l’heure.
Hamburgers-frites, il n’y a rien d’autre sur la carte. A la fin le patron vient voir si on a été contents et si on n'a rien à redire. On lui dit que c’était bon et qu’on est content.
Retour à l’hôtel, grosse journée pour des vacanciers, on est content, on connaît suffisamment ce pays pour toujours y trouver des choses à faire, des gens à découvrir, et ça remplit notre journée.
Douche
Blog
Dodo.
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