vendredi 28 février 2020

Jaffna - Point Pedro.

Point Pedro

A notre arrivée à la guesthouse, la clim fuyait, hier ils l’ont réparée et cette nuit elle marchait trop bien et j’avais froid malgré la petite couverture. 
La clim, c’est devenu quelque chose d’obligatoire, et dans tous les établissements que nous avons fréquentés qui ne sont ni bas de gamme ni haut de gamme, il y a désormais la clim, dans les chambres et une petite couette sur le lit, car pour dormir la clim refroidit trop, notamment sur le matin. Mais si on l’arrête ou si on la baisse, la chaleur revient tout de suite. 
Même dans nos régions, on va donc devoir dormir avec une clim pour le frais, et en même temps une couette pour ne pas avoir froid. Réflexion pour les écolos. 

Petit déjeuner comme hier, un autre couple de clients attend pour prendre notre place. 

On part pour le marché. On prend la voiture car ce n’est tout proche. 
On est un peu déçu, parce qu’il n’y a pas grand-chose. 
On traverse le bazar qui est une suite de bâtiments qui se succèdent d’une rue à l’autre. A l’intérieur de chaque corps de bâtiment, les boutiques sont distribuées autour d’un patio de verdure. Dans un de ces patios, il y a un kiosque dans lequel on peut boire et manger.  
Le bazar est assez sympa. Des coiffeurs pour homme proposent des colorations. La peur du cheveu blanc, de la vieillesse, de la mort.  

On va voir la fameuse Public Library de Jaffna, qui était jusqu’en 1981 une des plus grandes bibliothèques d’Asie et qui possédait des documents historiques, quand un bouddhiste bien pensant en pleine méditation, y a mis le feu. On dit aussi que c’est ce qui a déclenché le conflit déjà latent entre Cingalais et Tamouls. 
Reconstruite à l’identique pour le principe, ça ne change rien au fait que de précieux documents et manuscrits ont été détruits. 
Notre visite est une sorte de soutien moral, un devoir de mémoire aussi, pour se souvenir de ce qu’a été ce lieu. 

On part pour notre journée visite des environs de Jaffna. 

Kantharodai Vihara un espace bouddhiste contenant cinquante-six petites Dagobas, curieusement petites comme on n’en avait jamais vues au Sri Lanka. Ça fait comme une station de soucoupes volantes. 
On ne fait que passer, après avoir bien galéré par de petites routes, pour trouver ce site. 
Direction Keerimalai, un temple et une source chaude dont l’eau va dans des bassins séparés pour les bains des homme et des femmes. 
Nous sommes au bord de l’océan et les familles semblent préférer les bains de mer à la source chaude. C’est toujours distrayant de voir les femmes entrer dans l’océan timidement, avec appréhension pour elles et pour leurs vêtements qu’elles ne quittent pas. La plupart ont mis de beaux vêtements pour cette sortie à la mer. 
Au bout d’un long moment, à la faveur d’une vague ou d’une copine plus téméraire, elles se retrouvent mouillées des pieds jusqu’à la tête. Alors, c’est l’éclate pour ce moment de bonheur qu’elles s’offrent. 

À côté du nouveau temple, les ruines de l’ancien détruit et pillé du fait de la guerre. 

Le resto refuse de nous servir à manger ou à boire, le service est fini, ils se prennent pour un resto français. 

On va aller manger à Point Pedro, le point le plus au Nord du Sri Lanka. Il y a un resto qui s’appelle Titanic, mais Google maps nous dit qu’il est fermé, c’est vraisemblable. 
Tout une partie de la route n’est pas accessible à cause des militaires qui s’y sont installés. Il faut faire un léger détour. 

Sur le trajet on s’arrête à un restaurant qui est sur le bord de la route, et dont la fonction est la réception des mariages. On peut déjeuner. Hier c’était végétarien Fried Rice Chicken, aujourd’hui pour changer, c’est Fried Noodles Chicken et ce n’est pas végétarien. Ici le poulet peut être accessible aux végétariens. 

On arrive à Point Pedro Light House. 
L’armée partout, les Check point,  les casernements et le village des pêcheurs. 
Photos devant le point le plus au Nord, comme deux explorateurs. Bientôt le pôle Nord ressemblera à cette côte. 

Ensuite, on passe un grand moment sur la plage des pêcheurs. La particularité de ce lieu c’est qu’il y a encore la barrière de corail. Les rochers viennent jusque sur la plage. Les embarcations pour entrer et sortir, passent par un chenal vraisemblablement creusé dans le corail. 
C’est bientôt l’heure du départ en mer. On regarde les pêcheurs préparer leurs embarcations. Quand tout semble prêt, ils vont s’asseoir à l’ombre du bâtiment qui sert pour la criée. 
Sur tous les bateaux qui sont là, et qui ne vont pas forcément sortir en mer aujourd’hui il y a le moteur hors-bord, certains sont emballés pour les protéger. 
Nous sommes très étonnés, car à Ambalangoda que nous connaissons bien, aucun pêcheur ne laisserait son moteur sur le bateau. On les voit tous dès leur retour de pêche enlever le moteur et l’emporter chez eux, et il le rapporte ensuite  pour repartir en mer. La raison qui nous a toujours été donnée depuis le tsunami, c’est qu’on les volerait. 
Ici apparemment, ce problème de vol ne semble pas se poser. Il est vrai que la guerre, les exactions envers la population, ont donné à ces gens un esprit de solidarité qui n’existe pas dans la population cingalaise. Nous l’avions déjà remarqué en 2010 à Trincomalee, quand nous étions venus les aider. Ils ont fait preuve d’une organisation et d’un respect pour nous et entre eux, que nous n’avions pas connus au Sud. Ils étaient conscients de ce qu’on faisait, et le seul moyen qu’ils avaient de nous remercier, c’était de recevoir dans l’ordre et dans la dignité la petite aide alimentaire que nous leur apportions. Dans le Sud, on nous disait que de toute façon ce n’était pas notre argent, et qu’on pouvait bien accéder à toutes leurs demandes. 

On s’assied avec eux. Ils nous disent qu’ils vont partir dans une demi-heure. On a le temps, on attend. On amène à un jeune pêcheur qui va partir, sa petite fille de huit mois. Elle est toute brune avec d’extraordinaires yeux bleus. 
Pendant l’attente, un homme a fait brûler de l’encens près du groupe, dans une large louche métallique. Puis il va vers le bateau en jetant à l’intérieur un produit jaune comme de petits boutons de fleurs, Il tourne dans le sens des aiguilles d’une montre en partant de la gauche de la proue du bateau. Puis il recommence la même opération en jetant quelque chose qui pourrait être des grains de riz, toujours en faisant le même tour. 
Enfin, avec sa louche, il enfume l’extérieur et l’intérieur du bateau en partant de la droite de la proue. 

Pendant ce temps, un homme qui arrive en marchant dans l’eau, apporte un seau contenant des poissons vivants. 
Le bateau est poussé à l’eau avec beaucoup de précautions pour ne pas abimer la coque. Ils placent sous elle des ronds de bois. 
Sur l’eau, avant de partir, les poissons vivants sont mis dans le bateau vraisemblablement dans un récipient prévu à cet effet. 
À la perche le bateau est conduit vers le chenal de sortie. Quand il y est, le moteur hors-bord est mis en marche et l’embarcation fonce vers la barre et fait des bonds énormes à chaque vague franchie. 

On prend le chemin du retour et on décide, parce que c’est sur la route, d’aller voir une curiosité à Nilavarai, le Deepest Well. 
C’est un trou avec une hauteur d’eau de 50m alimenté par des conduits souterrains naturels. La hauteur d’eau ne varie pas. 
C’est une résurgence qui a pour particularité d’être un puits, puisque l’eau ne s’écoule pas. 
Un marchand de glaces est envahi par des touristes sri lankais qui viennent d’arriver en bus et qui restent plus longtemps devant le fourgon du marchand de glace que devant le puits. 

On rentre, la route est directe pour Jaffna. On commence à se repérer dans la ville et on retrouve sans difficulté notre guesthouse. 
On se pose un peu, puis on va au resto qui commence à avoir compris notre rythme. 

En sortant, j’oublie le sac qui contient tous nos papiers et notre argent. 
A la guesthouse, lorsque je m’en rends compte, le patron m’emmène d’un coup de scooter. 
Je récupère le sac. Tout est bien qui finit bien. 

Douche 
Blog 
Dodo. 








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