Pakbeng. Le petit port. |
Anniversaire de Ryan.
Mauvaise nuit dûe à trop de fatigue et pour Véro à sa douleur aux épaules.
Lever 9h
C’est un lieu calme, car les touristes arrivent avec les bateaux le soir et repartent le lendemain matin.
La rue principale est vide, de même pour les bistrots et les restaurants. Ce mode de fonctionnement leur permet de pratiquer des prix élevés.
Personne ne conteste pour une nuit ou un dîner.
Le village s’est fait une spécialité de viennoiseries à la française et ce matin nous petit-déjeunons avec des croissants qui sont très bons.
Les chaussures qu’il faut enlever. Hier soir en retournant à notre hôtel après avoir dîné, on voit un homme entrer sa petite moto dans le séjour d’une maison où des gens sont installés. Lorsque la première roue de la moto est entrée, il est sur le seuil, il laisse ses chaussures dehors et entre la moto dans le séjour pieds nus.
Pour l’instant journée de pause ou neutralisée. Véro s’est trouvé une veste.
Ensuite on fait une promenade dans le village en suivant l’unique rue. On s’éloigne de la rivière.
On est un peu des objets de curiosité parce que nous sommes les seuls occidentaux à venir ici. Ça ne déride pas vraiment les Lao qui montrent une indifférence totale. Le petit garçon qui fait un doigt d’honneur exprime vraisemblablement ce qu’il entend dire chez lui à notre sujet.
La seule personne qui fait preuve d’un peu d’empathie c’est notre restauratrice dont la joie se voit sur son visage dès qu’elle comprend qu’on va s’asseoir à sa table posée sur le trottoir au bord de la rue. On prend une soupe comme les autres clientes.
On est les derniers client et l’on voit toute son activité de vendeuse de fruits et de légumes, de vendeuse de sirops multicolores pour les enfants qu’elle leur sert dans grand verre en plastique bourré de glaçons fermé d’un couvercle percé pour la paille.
Prix Lao sans discussion.
On revient à l’hôtel car j’ai sérieusement besoin de me reposer.
Véro met la clim à 25, mais sur chauffage, sieste sauna mais sieste quand même.
On demande à notre hôtelier de nous organiser notre transfert pour la gare routière. Le tuk tuk et à 50 000, pour trois minutes.
Il se rattrape pour hier. Le prix du bus qu’on va prendre est à 50 000 chacun pour 150km.
On retourne vers l’embarcadère, débarcadère, pour voir l’arrivée de la foule des touristes qui vont passer la nuit ici et repartir demain matin.
On s’arrête dans un bistrot dont la terrasse donne sur le Mékong.
Véro hésite à entrer car on voit quatre ou cinq personnes attablées et devant elles une bonne dizaine de bière grand format, en fait treize, j’ai compté.
Elle me dit c’est un bistrot à pochtrons, c’est vrai que le son de leur voix, les rôts sont assez caractéristiques. On s’installe Véro prend une glace et on prend aussi chacun un jus de fruit, commande qui semble un peu compliquée à réaliser (ils ont l’air un peu bourré) notamment pour les jus de fruits, finalement ils peuvent faire un mix fruits.
Ils ne sont plus que quatre, une femme tient le crachoir. C’est la proprio.
A notre surprise une camarade en tenue vient les voir. Costume kaki et or. Elle parle un peu avec eux puis repart.
On vient s’installer au bord de l’embarcadère pour voir les arrivées.
Un sampan apparemment affrété par une agence, débarque des passagers attendus par un bus et une camionnette pour les bagages, ils vont au grand hôtel de Pakbeng.
Puis des sampans arrivent de Thaïlande mais comme il n’y a pas de quai, ils doivent s’accoler aux sampans déjà arrivés. Ils doivent être dans le même sens c’est-à-dire celui de la montée alors qu’eux descendent le Mékong. On les voit manœuvrer pour faire un demi-tour dans le courant du fleuve. Les pilotes sont des artistes, puis ils viennent s’accoster au sampan arrivé avant eux.
Mais le dernier sampan est un sampan de touristes fortunés une chaîne tout autour de la balustrade en empêche l’accostage à couple. Qu’à cela ne tienne le sampan accoste mais pointe sa proue vers les rochers. A cet endroit les passagers doivent sauter du bateau sur les rochers et escalader ces rochers pour rejoindre l’escalier en ciment.
On assiste au débarquement de 4 sampans, au moins 150 personnes qui se livrent à cet exercice d’escalade. Le dernier sampan a mis une planche d’environ 2,5 m de long et de 50 cm de large pour sortir et arriver aux rochers.
Pauvres gens, on les voit sortir, monter, sollicités par les rabatteurs des hôtels. Certains sont carrément épuisés, même des jeunes. Certains sous le poids de leurs bagages et de la fatigue loupent des marches. Un homme met un pied en dehors du passage, on voit dans ses yeux toute l’horreur de la chute, son énorme sac l’entraînant. Par chance un petit replat cale son pied parti dans le vide et avec un violent effort sur le côté du chemin, il chute du bon côté, sur un replat avant le vide.
C’est n’importe quoi et c’est un vrai spectacle. Les organisés ont des véhicules qui les attendent. Les routards comme nous, attaquent la route en pente pour trouver un hôtel ou poursuivis par les rabatteurs ou vaincus ils en suivent un.
Lorsqu’on remonte il n’y a plus personne dans la rue principale. Tous sont dans les hôtels. On y va nous aussi pour attendre l’heure du dîner.
Je réalise que j’ai ce qu’on appelait chez nous un rhume de cerveau. Le nez qui coule. Est-ce le cerveau qui pleure ? Était-ce pour signifier que nous aussi nous avions un cerveau auquel un virus s’attaque. Je ne me souviens pas que nous ayons eu des rhumes d’autre part.
Ce soir on mange indien parce que parmi tous les gens qui attendaient les sampans, un est venu nous parler parce que nous étions les seuls occidentaux posés sur les marches à regarder. Cet homme c’était un Indien, celui qui a le restaurant indien de Pakbeng. On a discuté pour ne rien dire mais entre gens qui ont envie de se parler.
Véro prend un plat du Chetinad qui passe pour être la région qui fait la meilleure cuisine indienne. Moi je prends un oeuf byriani mais je n’ai pas le courage de manger.
Retour à l’hôtel, Véro me dit la chasse d’eau ne se remplit plus. Je vais voir, je ne suis pas du tout bricoleur. Je soulève le dessus, faut toujours soulever le dessus d’une chasse d’eau c’est plus facile pour voir ce qui se passe à l’intérieur.
J’ai appris ça parce que durant toute ma vie lorsque j’allais chez des amis ou même chez des gens, une des premières choses qu’on me disait, la chasse d’eau ne marche pas, voulez-vous regarder ?
C’est un des mystères de ma vie de savoir pourquoi les gens me prenaient pour un réparateur de chasse d’eau. C’est sûr qu’allumer des réverbères m’aurait mieux convenu, mais ça n’existait plus.
Seul dans le cabinet, comme on disait à l’époque, je me demandais bien ce que j’allais pouvoir faire moi qui suis incapable de visser un écrou du bon côté. J’ai appris à soulever le dessus et à l’intérieur tout ça me paraissait compliqué. Heureusement je viens d’un milieu où l’on n’a pas peur de mettre les mains dans une chasse d’eau vide. Je ne sais par quel miracle j’ai eu des succès, mais aussi des échecs, parfois le hasard ne fait pas bien les choses.
Revenant dans la pièce principale où tout le monde discutait, échec ou succès ne me valait pas plus d’attention.
Ce soir je soulève le couvercle du réservoir, c’est toujours lourd et fragile. Pour la première fois de ma vie je vois l’intérieur d’un réservoir d’une république populaire et démocratique. Je suis un peu déçu car ce n’est pas très différent d’une chasse d’eau capitaliste ou socialiste. Il y a finalement des points sur lesquels on pourrait s’entendre et ce n’est pas assez mis en évidence, peut-être qu’ils en parleront à Davos.
Bon revenons à notre réservoir, je sais que le truc en forme de ballon permet en remontant d’arrêter l’arrivée d’eau. Mais là le ballon est en bas et rien ne coule. J’appuie sans peur sur différents trucs, j’ai de l’expérience et je m’aperçois qu’en appuyant sur une tige noir en plastique, l’eau arrive.
Je me dis, sauvé au pire il suffira de faire ça mais c’est assez long, l’eau n’arrive pas vite, et l’odeur va déranger Véro.
Incompréhensible pour moi, je remplis en appuyant, je remets le dessus, j’essaye ça marche.
Fier, je dis à Véro tu dois appuyer en même temps sur les deux poussoirs pipi et caca. Elle me dit, c’est que je fais. Puis au bout d’un instant, je lui ai mis le doute et elle me dit, oui je ferai attention. Quand même l’avis de l’expert.
Pour l’instant ça marche toujours, je vous tiendrai au courant si le problème se pose à nouveau.
Douche
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