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Muang Ngoi depuis le point de vue où je ne suis pas arrivée à aller. |
15h00, on déjeune je n’ai encore rien écrit. Comme m’a dit Véro hier, mais tu as mélangé le temps.
Oui j’en profite, il n’y a beaucoup d’activités qui permettent de gérer le temps comme on veut.
Ici c’est la fête foraine, non le nouvel an chinois et vietnamien. Les Chinois sont en vacances, vous imaginez un milliard cinq cent millions de Chinois à Palavas. Rassurez vous quelques un sont restés ici. Pour l’ensemble du village et des environs, musique de fête foraine comme Véro adore.
Bon j’y viens, mais c’est parce que ça me défatigue et ça m’aide à supporter la bouzille. Bien que je n’aie pas du tout l’oreille musicale, quand j’étais enfant et qu’on m’emmenait de force à la foire, je hurlais de terreur. Ah oui, quand même je ne peux pas ne pas vous le dire, il y a vraiment comme à la foire un commentaire entre deux morceaux, avec le ton racoleur comme il sied.
Lever 8h00 pas trop mauvaise nuit pour moi et pour Véro que j’ai semble-t-il contaminée. Un rhume pas trop dérangeant pour dormir.
Sur la terrasse de notre chambre dont la vue donne sur la rivière, nous nous faisons chacun un Nescafé offert par la maison.
Puis nous allons dans le village pour voir si nous pourrions prendre un « vrai » breakfasts.
Le camion ROTEL est reparti dans la direction par laquelle nous sommes arrivés ici.
Nombre de petites commerçantes sont installées assises de chaque côté de la rue principale et présentent leur marchandise de légumes devant elles,
A part les noodles, les brochettes, rien de bien engageant. Dans une épicerie on achète des biscuits, des serviettes de table qui peuvent servir de Kleenex et on en a besoin l’un et l’autre et comme l’épicerie a aussi un rayon pharmacie Véro pour se rassurer reprend une plaquette de Paracetamol. Parce que pendant ces trois jours qui arrivent, on est dans des endroits perdus pour ce qui est usuel et pour les touristes. Plus d’ATM depuis Oudom Xay, il faut prévoir. Le retour à la civilisation économique et touristique c’est pour lundi à Luang Prabang.
Je reprends alors qu’il est 18h00 l’heure de la Beer Lao.
On se refait un Nescafé avec nos biscuits.
Il est 9h00. Je descends à l’office ticket, la préposée me dit de revenir à 9h30.
On boucle les sacs et à 9h30 on prend la descente de l’embarcadère. Les gens présents sont contents de nous voir arriver parce le prix minimum du trajet en bateau est de 10 clients, on est sept.
Ça me rappelle une histoire en Égypte pour aller au son et lumière du temple de Philae il fallait pour que le bateau parte au moins 10 clients payant. Le matin nous étions passé à l’office du tourisme prendre nos billets et c’était le 1er juillet. Oui je sais c’est débile d’aller en Égypte en juillet, mais pour les envieux, il faut savoir faire des sacrifices quand en plus on voyage avec trois enfants. On sue, mais c’est beau, il n’y a personne et c’est moins cher. Chacun ses choix.
Le 1er juillet donc, c’est le jour de mon anniversaire, vous pouvez le noter je m’en fou, donc j’ai droit au spectacle gratuit. A l’embarquement nous sommes dix.
Mais lorsque mon tour arrive je présente mon voucher d’anniversaire. Là plus rien ne va le bateau ne peut partir, il n’y a que neuf clients payants. Vous voyez, j’ai l’habitude d’être haï ça ne me fait plus rien. Discussion on me montre du doigt, j’étais prêt à payer pour qu’ils ne me détestent pas autant sans penser à leur paradis. Mais comme toujours dans ces pays où l’hospitalité, mot qu’on ne connaît plus en France, est une culture, regardez notre cher Président, tout s’est arrangé.
J’en étais où, ah oui on est sept au lieu de dix, j’argumente auprès de la camarade ticket qui n’ose pas vraiment nous faire la gueule, nous sommes sept mais il y a trois vélos qui paient eux aussi. Elle mesure toute la force de l’argument, sourit, mais non, on ne peut pas mélanger des vélos et des personnes. Ce que je peux comprendre.
Le prix passe automatiquement de 110 000 à 150 000. C’est le marché dans une république populaire il y a peu de demandes, donc le prix augmente. Je finis par me demander si chez les capitalistes c’est pas l’inverse.
Je paye le premier avec le supplément de 4€ sans soupçonner le moins du monde que j’allais mettre un couple canadien en difficulté.
Comme je paie tout le monde paie et nous pouvons embarquer dans notre sampan miniature pour dix personnes.
C’est acrobatique et comme nous sommes malgré tout ce qu’on dit, des gens bien nourris on est grand et il faut se plier en deux avant de s’asseoir sur une planche qui suit la coque et qui a 20 cm de hauteur. Petit exploit pour tous. La Hollandaise met un pied dans l’eau avant qu’on ne la tire de toutes nos forces pour qu’elle passe par la fenêtre d’accès. C’est compliqué d’être grand mais encore plus en Asie.
La camarade ticket monte avec nous, semble admonester le pilote qui arrive avec sa petite bouteille de whisky Lao, comme tous les hommes. J’ai oublié de dire que Véro se doutait que le mini sampan n’aurait pas de toilettes et elle était allé demander pour en faire un dernier par précaution et le capitaine du bateau voisin lui propose qu’elle utilise les toilettes de son bateau. Il lui ferme bien la porte qui donne vers l’embarcadère mais en revenant elle nous explique que de l’autre côté, c’était sans porte et vue sur les pêcheurs. Les deux capitaines rient beaucoup en disant toilette pipi, toilette pipi, ça va leur faire la journée.
10h00 on quitte le port.
Demi-tour, le sampan prend la direction de Muang Ngoi.
On descend donc la Nam Ou.
Pas très loin de Muang Koua, une petite activité, de pêche, quelques petits échassiers sur les rochers. La forêt qui dégringole dans la rivière.
La Nam Ou est assez large mais de nombreux rochers se dressent au dessus de l’eau ou l’affleurent. On voit bien que le pilote fait des choix pour éviter rochers et récifs. De nombreuses fois la Nam Ou devient un torrent avec rapides. Le pilote ralenti coupe le moteur place le sampan dans la bonne direction par rapport au rapide et relance le moteur pour conserver son choix. Véro a la trouille lors de ces passages difficiles et me serre la main ça va pas être facile s’il faut nager.
La lumière de ce matin crée dans l’eau des reflets aussi réels que ce qu’ils reflètent. Tout le bord est double, les rochers aussi et de par leur forme on voit des animaux comme des poissons ou des formes d’astronefs du futur tel que dessinés dans une BD.
Beaucoup d’orpailleurs qui creusent dans le cours de la rivière, même illusion que les reflets. Pauvres gens, pauvres femmes, qui s’échinent pour enrichir des bijoutiers.
La végétation est une dense forêt qui tombe dans la rivière où par endroits des arbustes ont poussé en taillis sur un aplat. Leur feuille ressemble à celle de l’olivier. Derrière quantité de papayers sauvages et parfois des bananiers en petit groupes.
Puis nous finissons par arriver au début de la retenue d’eau. Nous sommes encore à une heure du barrage.
Les flancs qui bordent la rivière sont marqués par l’industrialisation à la Chinoise. C’est sur la rive gauche que tous les arbres dont j’ai déjà parlé, tronc clair, fut droit, large feuilles arrondies sont coupés.
Les troncs sont allongés sur le sol, ou déjà débités en prismes de même longueur et stockés sur le bord de la rivière en attente d’être chargés.
Plus loin les bambous ont été abattus, laissés sur place et forment comme des éventails la tête vers la rivière, il y a aussi des tentatives d’incendie pour brûler et faire disparaître toutes ces coupes.
Des saignées de latérite parcourent la rive droite, pour donner accès à toute la longueur de la retenue, des habitat artificiels sont sortis de cette industrialisation de la vallée.
La forêt a été coupée en deux, certains monticules ont été rasés de leur végétation, on dirait des monts chauves.
Sur le plan d’eau tout est calme et sur les bords jusqu’à une certaine hauteur tout est mort.
Un léger rétrécissement du cours nous informe que nous approchons du barrage.
On aperçoit sur la rive droite l’immense surface qui a été rognée comme un immense mur incliné. C’est toujours en avançant sur la gauche qu’on aperçoit le barrage, immense construction de béton.
Le sampan oriente sa ligne vers un petit débarcadère.
On sort tout le matériel qu’on charge dans une camionnette qui nous attend dans la pente.
Les bagages et les sacs sur le toit, les trois vélos dans la benne et nous serrés les roues sur nos genoux.
Nous voilà partis sur une piste de chantier poussiéreuse. On longe la retenue d’eau, on dépasse le barrage et par un pont on passe sur la rive gauche.
On est secoué comme des outils de chantiers.
Je constate que le barrage a été construit juste en amont d’une partie rocheuse faite de pitons et de collines comme si les ingénieurs chinois n’avaient pas voulu s’appuyer sur ces rochers karstiques très poreux et friables.
Toute la beauté de ce passage est donc préservée et notre camionnette nous amène près de la rivière pour le bateau suivant.
Déchargement, transport de toutes nos affaires sur un sampan équivalent et nous filons vers Muang Ngoi.
On apprécie le beau passage sauvage entre pitons et collines dont la végétation vient tomber abondamment dans la rivière.
Que de beauté perdue, le canadien me dit qu’il vaut mieux un barrage, malgré les dégâts, qu’une centrale au charbon ou une centrale nucléaire pour les émissions de CO2. Certes pour nous c’est mieux, mais pour la nature personne ne semble se le demander.
14h00 arrivée à Muang Ngoi.
Toute la rive gauche du fleuve est bétonnée par les constructions pour touristes.
En plus la musique infernale dont je vous ai déjà parlée nous accueille, sur l’eau des gens qui ont fait des milliers de kilomètres font du kayak en plastique pourri, sur le sable au bord une occidentale en maillot de bain se fait bronzer.
On n’a plus envie de débarquer.
Il faut le faire pourtant par une planche qui tombe dans l’eau et deux pierres pour rester au sec.
Numéro d’équilibriste avec les sacs, numéro de courage pour Véro, qui serai bien restée sur le bateau,
Une centaine de marches en ciment à escalader toujours avec les sacs.
Puis le chemin en pente, nous n’avons rien retenu. À la première guesthouse signalée par le Routard nous prenons une chambre. C’est un bungalow, on visite pour vérifier propreté et eau chaude. On prend, 10€ la nuit. Les Canadiens arrivent, nous demandent le prix, on leur dit et ils nous disent que c’est trop cher pour eux mais que nous, nous pouvons.
Comment des gens qu’on a rencontrés ce matin savent qu’on peut ,nous, se payer un hôtel à 10€ ? À moins que ce matin il n’ait pas apprécié que je sois d’accord pour payer 4€ supplémentaires pour le trajet. Tout ça devient trop compliqué.
Il est 1500h on va déjeuner, puis on vient se reposer un peu.
Vers 16h00 on descend à la rivière mais le soleil passe vite derrière le piton qui domine la vallée.
On remonte, on va au temple, rien de spécial, on continue notre chemin et on suit un sentier qui indique View Point à 15 mn.
On y va on rencontre un préposé aux tickets 20 000 pour aller au view point. On escalade le piton dont le chemin est assez bien balisé et sécurisé, mais lorsque ça devient trop vertigineux, Véro renonce. Je continue. Le point de vue est superbe sur la vallée éclairée par les derniers rayons du soleil.
On va boire une bière, en y allant on achète deux brochettes et des petits beignets à la noix de coco.
Il fait froid sur la terrasse qui borde la rivière, c’est sûr que depuis quelques jours on a froid le soir et trop chaud dans la journée.
On dine à une sorte de buffet libre-service et comme à midi, c’est cher et mauvais
Retour à la guest house. Véro est de plus en plus malade. Moi j’ai mal aux côtes à force de tousser et je viens de m’apercevoir que j’ai perdu tous mes mails. C’est un mystère.
Douche
Blog connexion pas terrible je ne sais pas si on va pouvoir le mettre en ligne.
Dodo la nuit risque d’être difficile pour Véro.
Bonjour, je viens de découvrir ce blog et hésite à laisser un commentaire tellement il est bien écrit. Merci de nous emmener en voyage qui se passe de photos. Lorsqu’à la fin du reportage on les découvre, c’est un peu la même impression que lorsqu’on va voir un film dont on a déjà lu le roman. Il y a la couleur mais il manque le sel et le poivre. Bonne continuation
RépondreSupprimerMerci
SupprimerRien que pour un seul commentaire tel que celui-ci, on poursuit le voyage et le blog ! Merci