La plage qui est un peu notre plage. |
Mauvaise nuit pour moi, pour Véro sans être exceptionnelle
la nuit ne s’est pas trop mal passée.
La lumière extérieure et pas de rideaux aux fenêtres, comme on est face
à l’océan on peut se balader à poil sans trop de problème, le bruit de la route
qui est toujours la plus grande route du Sri Lanka pour rejoindre le Sud, pour
les bus, pour les camions c’est gratos, pour tous les cycles interdiction
d’autoroute et pour les automobilistes radins ou effrayés par une vitesse
supérieure à 60km/h et aussi toutes la faune animale, des varans, piétons et
vache sacrée ou sacrée vache. Du bruit quoi, beaucoup de bruit même si celui-ci
s’atténue entre 2 et 5 heure du matin.
Dans la chambre c’est le bruit du climatiseur qui lorsqu’il
se remet en route se prend pour un moteur diesel en hiver. Je sursaute à chaque
fois même si je sais que c’est lui.
J’ai commencé par me coucher dans le second lit face à la fenêtre
qui donne sur l’océan, ils ont mis devant le bâtiment un éclairage pour
dissuader les voleurs d’arriver par la plage. Pour l’instant ça me dissuade de
dormir.
Enfin malgré le bruit du climatiseur qui y met toute sa
puissance à cause du réchauffement climatique, sa fraîcheur n’arrive pas
jusqu’à moi, le lit sur lequel je suis est à l’opposé de l’échappement d’air
frais.
2h du matin je décide d’aller dans le lit de Véro, c’est 2
places mais elle s’est mise au milieu et elle dort bien. Je me mets sur le bord
du matelas qui est sous le climatiseur. Une bénédiction de fraîcheur, mais je
ne peux me tourner que du côté gauche de l’autre je tombe. Il faut que je
mémorise en essayant de m’endormir et bien rester concentré sur ce bord du
matelas.
Heureusement le bouddha veille sur mon sommeil, klaxons,
hurlement des moteurs et des boîtes de vitesse, freinage d’urgence, sûrement une
vache somnambule.
Lorsque la vie commence à reprendre son cours, un vendeur de
petit déjeuner sri lankais passe avec son three wheeler, en informant les clients
par la diffusion d’une musique qui peut faire penser à la lettre à Élise. Et
il passe et il repasse.
Une fois le sri lankais nourri, il n’y a plus que les bruits
normaux de la route décrits ci-dessus. Je ne dors pas, mais le bruit ne me
dérange pas pour dormir, il peut même me rassurer, je somnole donc dans ce
concert de Stockhausen et je me laisse aller quand un cri retentit dans la
maison : breakfast is ready. Il insiste il faut y aller il est 8h30.
Je crois que notre ami nous a proposé cette grande maison
pour nous deux parce qu’il aide les « managers » de celle-ci et il
leur a trouvé des locataires pour la fin de l’année pour plusieurs jours et il
sait qu’on va lui dire tout ce qui ne va pas. Il a peur pour ses clients.
Notre ami vient aux nouvelles au petit dejeuner. On lui dit qu’il
y a du boulot et que pour la fin de l’année ses copains gestionnaires ne seront
pas au niveau ni la maison aux normes occidentales.
A minima, refaire le nettoyage ce qui est incompréhensible
pour quelqu’un d’ici et si je dis ça ce n’est pas pour les dévaluer, mais c’est
parce que c’est l’inconnu pour eux. Par exemple pour notre lavabo le plombier a
utilisé un joint noir pour le robinet et la bonde, ça a débordé il a laissé le
débordement, il est plombier pas femme de ménage. La femme de ménage l’a laissé
aussi si le plombier l’a laissé. Mais ça c’est raisonnement d’occidentaux, pour
eux c’est là, on ne ramasse pas une noix de coco vide sur la plage.
On réalise en voyageant qu’on ne vient pas voir un pays et
vivre la vie de ce pays. On demande aux autochtones d’adapter leur pays à notre
manière de vivre pour nous recevoir.
Hier soir la douche à trente degrés, il fallait s’y mettre, après pourquoi pas.
Après le breakfast prise en main de la voiture, j’ai oublié
le fonctionnement du frein à pied et les retros extérieurs rabattables ou
déployables manuellement moteur en marche.
Pas facile de gérer sa gauche en conduisant à gauche. Après
quelques courses dans le centre on va sur main street, qui est depuis longtemps
une route secondaire, pour aller saluer notre ami Ranjith. En croisant une
voiture je serre à gauche un vélo, le cycliste me crie après. Dès qu’on
s’arrête ils nous rejoignent. C’est un couple, un vieux couple aux cheveux
blancs, lui sur la selle, elle en amazone sur la barre. Ils sont charmants. Ils
font d’une autre époque. Lui rouspète et je m’excuse. Elle plus conciliante lui
fait signe de se taire et doit lui dire c’est un vieux couple, ils sont
charmants dans leur voiture.
Ranjith ne va pas fort, il reconnaît Véronique. Son fils
nous dit qu’il a un problème avec la mémoire immédiate. On boit un thé et on les
laisse un peu tristes, Ranjith a été un bon ami, notre meilleur ennemi et à
nouveau un bon ami. C’est ça l’amitié on y revient.
On fait un saut chez Sudath qui nous a invité à dîner demain
soir et je veux reconnaître de jour la route que je n’ai pas prise depuis
presque dix ans. Je me rappelle mais quand même c’est la jungle, on tourne un
croisement trop tôt sur la gauche. Un motocycliste nous guide jusqu’à la
maison. C’est la maison tsunami payée par les témoins de Jehovah sous réserve
que toute la famille se convertisse. On les avait aidés à se sortir de ce guêpier.
On est obligé de s’arrêter un peu, Deepika est ravie de nous
voir, on boit un coca, on mange une part gâteau et on repart.
On fait un peu d’autoroute et de route jusqu’à Ahungala. On
revient par la route de Bentota jusqu’à Ambalangoda.
Je commence à maîtriser un peu mieux la voiture, sauf l’essuie
glace qui ne veut plus s’arrêter je l’ai mis en route en confondant avec les
clignotants car c’est inversé.
Arrêt chez un garagiste qui se rend compte que le proprio a accroché des étiquettes et que celles-ci bloquent la manette qui commande
l’essuie-glace. Tout est réparé. Ils accrochent de tout dans leur voiture, là
en plus des bouddhas on a un kangourou en peluche qui se balance derrière le
pare brise.
On fait une grande promenade sur la plage. C’est l’heure du
retour des pêcheurs.
Une cérémonie de mariage a envahi la plage, Véro fait des
photos et le marié nous invite. Mais ça va faire tard pour nous.
Coucher du soleil, ce qui est sympathique c’est que les
femmes, les enfants du coin viennent voir le coucher du soleil, c’est comme une
petite fête amicale chaque soir. Les femmes s’asseyent et se parlent, les
enfants jouent dans l’eau, la cérémonie du mariage continue à se dérouler.
On commande une bière, rituel inévitable du soir.
On va dîner comme hier, le paquet de serviettes est là. Ce
soir riz.
On revient à la chambre, il faut qu’on surveille notre
gardien qui n’est pas là pour qu’il ne nous enferme pas.
Blog.
Douche.
Dodo.
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