La plage avec les rochers en face de chez Siri |
Hier soir entre douche et dodo, coupure d’électricité, plus
de clim, plus de fan, plus d’antimoustique. Restent les téléphones et la 4G.
La chaleur monte, mais il fait encore plus frais dedans que
dehors. Ce doit être le mariage qui a fait des installations électriques sur la
plage. Tout le quartier est dans le noir. Soudain tout se remet en route et
c’est comme si la vie revenait.
A minuit c’est toujours la fête sur la plage.
La nuit se passe pas trop mal pour la première fois.
Le jour arrive vite et il n’est plus possible que je dorme
malgré le bandeau noir sur les yeux.
Je me lève et je m’installe sur l’autre lit. Je baisse la
clim en fin de nuit, il fait bon.
Je vois dans le Routard qu’il conseille le gite que j’ai
choisi à Mirissa. Ce sera peut être une bonne adresse.
8h30 Véro se réveille. Je descend commander le petit dejeuner,
Notre hôte et sa maman m’attendent au pied de l’escalier et me disent ensemble
« breakfast ». Je leur dis yes, et ils se précipitent dans la cuisine,
elle pour préparer et lui pour mettre le couvert. Lorsqu’on arrive 5 mn après,
ils nous attendent fiers de leur table avec les assiettes, les tasses, les
soucoupes en porcelaine blanche, les couverts tout neuf avec leur design
moderne, l’assiette de beurre et de confiture, les assiettes de toast, les assiettes
de fruits épluchés et tranchés, chacun la sienne, composées d’ananas, de
bananes et de mangue, la cafetière décorée sobrement de motifs floraux et le
petit pot de lait froid pour Véro. C’est super et digne d’une guest house de
qualité. Ils progressent mais on part demain. Je doute qu’ils soient à niveau
pour la fin de la semaine.
La maman sait faire, elle a déjà fait ce genre de job.
Pour le fils c’est plus inquiétant. Il est là toute la
journée et il ne fait rien de toute sa journée. Il pourrait se dire qu’il va préparer
les autres chambres, nettoyer, non cela se fera au dernier moment.
Pour notre arrivée notre chambre avait été préparée mais
comme on a changé on a pris une chambre pas nettoyée. Ils ont quand même essayé
de le faire mais on n’a pas vu la différence. Il faut se mettre à leur place,
comment nettoyer une salle de bain quand vous n’en n’avez jamais eue et en plus
quand on est un mec.
Le petit dejeuner est bien, il faut se contenter de ce qui
est bien.
On va en ville. C’est pas facile de garer la voiture, mais
on y arrive.
On revient sur nos pas pour trouver un bijoutier. On passe à
pieds par Main street parce que la circulation y est moins speed. Imaginez une rue
à deux voies mais étroite quand même avec une circulation dans les deux sens, stationnement
de chaque côté et c’est la rue qui mène au marché et au marché aux poisson et animée par des magasins de chaque côté.
On marche au milieu de tout ça pour atteindre nos bijoutiers.
Véro reconnaît des petits marchands installés sur les trottoirs ou sur le bord
de la voie.
Premier bijoutier Véro ne le sent pas, on ressort. Le second
c’est bon. Véro cherche une paire boucles d’oreille qui ne se sont faites
qu’ici. Un écrou en or se visse sur la tige qui tient la boucle et transperce
l’oreille.
Véro a perdu l’écrou. Il faut racheter une paire, mais le
bijoutier reprend au poids de l’or l’ancienne paire.
Ces boucles marquent une forme de niveau social. Les femmes
ont souvent retourné le lobe de l’oreille de Véro pour savoir s’il y avait ce
système de fixation qui signifie que ses boucles sont en or.
Puis on va en face faire réparer des bijoux en argent. C’est
un autre monde, une baraque en tôle et un artisan qui connaît son métier.
Soudure, nettoyage et livré immédiatement.
On passe voir des amis mais ils sont partis à Hikkaduwa.
On décide d’aller voir Siri qui fait de l’élevage et de la
vente de poissons exotiques.
C’est en bordure de plage au Nord d’Ambalangoda. C’est là
qu’on l’a connu début 2005, après le tsunami.
On ne voyait plus rien de ses installations faites de bac de
ciment sur trois côtés et une vitrine sur le quatrième. De petits tuyaux amènent l’eau dans chaque bac. C’est rudimentaire et c’est toujours rudimentaire, les
poissons de toutes formes et de toutes couleurs ne s’en plaignent pas.
Je me souviens que ce ne sont pas tant ces ruines qui
m’avaient le plus ému. C’était là près des bacs éclatés, affleurant le sable,
la couverture détrempée d’un album photos. On l’a pris Véro et moi et on a regardé
toutes ces vies disparues. C’est cet album qui m’a fait réaliser que les gens
qui avaient survécu avaient tout perdu, beaucoup plus que leur maison, que leur biens
matériels.
En attendant la fille de Siri, on va se promener sur la
plage en remontant vers le nord. Il y des roches noirs qui séparent des plages
sur lesquels se trouvent soit des touristes russes, soit des autochtones en
fonction des résidences en bordure.
On boit un lemon juce chez un autochtone, la carte est
rédigée en Anglais, en Allemand et en Russe.
On revient la fille de Siri est là avec son fils et son mari.
On revient chez nous en prenant un take away qu’on mange en
bordure de plage et notre installation dérange un beau serpent noir d’un mètre
de long qui disparaît au pied d’un palmier.
Cet après-midi repos, il ne fait pas beau et il pleut même.
Ce soir on est invité chez nos amis on y va vers 18 h, mais
déjà il fait nuit et il pleut.
Il me faut trouver le fonctionnement de l’éclairage ce n’est
pas très différent mais chaque constructeur a ses petites subtilités notamment
au niveau des pictogrammes. Je gère. Il ne me reste plus qu’à sortir de mon
parking en pente et aveugle à droite et à gauche. J’ai devant moi le défilé
ininterrompu de la circulation, des phares qui passent à toute vitesse.
Je pointe mon nez et je dois couper la circulation pour
aller sur ma gauche. Rien à droite un espace noir, je peux me lancer et
commencer lentement à dégager cette voie pour me retrouver en douceur dans la
file de gauche. Chacun doit y mettre du sien pour que ça se passe aussi bien.
La route est visible par intermittence à cause des phares
qui arrivent en face. Pour l’éclairage de face toutes les situations existent
surtout celles qui éblouissent. Ne pas perdre de vue qu’il y là devant moi des piétons,
des cyclistes, des animaux non éclairés. Enfin dans cette nuit noire sous la
pluie ne pas manquer l’embranchement pour ne pas avoir à faire demi-tour.
Maintenant nous sommes sur une petite route défoncée sur
laquelle tout le monde circule dans tous les sens. Premier obstacle la voie
ferrée, puis les ornières, les bords sans revêtement.
Je manque le second croisement demi tour, Véro me dit je ne
sais plus où je suis, mais moi je sais. La route maintenant tient de la piste,
je sais qu’il y a un gros obstacle devant, je reconnais le mur d’enceinte, une
côte de la largeur de la voiture, puis une descente vertigineuse dans un couloir
de béton, aller tout droit car il n’y a pas de place pour un écart. Devant la
maison il y a un peu d’espace je fais tout de suite demi-tour.
On nous attend, il y a même les voisins qui nous aiment
bien. Ils ont apporté une bonbonne de vin de Californie, couleur rouille et
complètement transparent. Ce sont des amis tous avec leurs enfants de 7 à 20
ans, en tout nous sommes dix.
Nous remarquons tout de suite que sur la grande table pour
dix, poussée contre le mur, il n’y a que deux assiettes.
Invitation sri lankaise, les plats arrivent recouverts de
leur feuille de news paper quotidien.
La maîtresse de maison découvre les plats et nous appelle.
On trinque au vin de Californie avec les 2 hommes de la
maison et on se sert, noodles aux légumes, petits calamars du jour et une
salade composée. Personne ne s’occupe de nous, on complimente la cuisinière naturellement
car sa cuisine est toujours bonne. Puis curd fromage au lait de bufflonne avec
du sirop de palme. Tranches d’ananas.
On passe sur le canapé quelques instants et on se retire
sans que personne cherche à nous retenir. On a fait le job en toute amitié et
selon les formes.
Retour par la nuit et sous la pluie mais la circulation est
moins dense.
Il est 20h.
Blog.
Douche.
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