Le fort de Jaffna |
Lever 9h00
Hier soir avec tout ce monde au resto on s’est couché à minuit.
Petit déjeuner.
L’heure du soupçon. Véro se demande depuis plusieurs jours qui sont ces mecs qui nous reçoivent dans cette guesthouse.
Elle demande à celui qui semble être le gestionnaire, où on pourrait trouver un magasin de brocante-antiquités ici à Jaffna. Il avoue ne pas savoir, mais il va demander à son boss.
Véro pose sa question, vous n’êtes pas d’ici ? Non, je suis de Kandy.
Tous ces hommes qui tournent dans cette guesthouse sont grands, baraqués, aux traits un peu arrondis, ils ressemblent tous plus à des Cingalais qu’à des Tamouls.
Après mai 2009, le gouvernement a proposé aux Cingalais de coloniser le Nord en leur offrant des terres ou des activités.
Hier ces types du guest savaient que nous étions allés faire des photos au petit marché de Sinnakadai (ils l’ont dit à Véro hier soir), alors qu’ils ne nous l’avaient pas indiqué lorsque nous leur avions demandé où se trouvait le marché. Ils nous avaient indiqué celui du centre-ville moins authentique.
Coïncidence ou ?
Ces gens ne connaissent pas bien Jaffna, ils sont en âge d’avoir une famille. Où est-elle ? A Kandy, ici ?
Voilà les interrogations du matin.
On cherche un magasin d’Antik comme ils disent ici, mais c’est dimanche et tout est fermé ou presque.
On laisse tomber et on prend la route pour l’île de Karainagar que le Livre appelle Karaitivu, du nom de la ville principale de l’île.
On longe la côte par une petite route qui a dû avoir la varicelle et qui traverse une banlieue de gens modestes ou pauvres. Ça fait un peu comme en Inde, les paillotes des Intouchables aux extrémités des villages.
Ici, ce sont de petites maisons en parpaings, d’une pièce ou deux.
Puis la route file entre océan et lagon, puis entre des marais et des cultures. La traversée vers l’île est magnifique, de chaque côté l’océan bleu, d’un côté il ne semble pas très profond, des bancs de sable affleurent. Des oiseaux blancs sont posés sur des piquets qui doivent servir pour la pêche. On peut penser à la Camargue.
Sur l’île, la petite route cabossée nous mène au bac que nous avions vu sur l’île Kayts en face, où nous étions mercredi.
On continue la route jusqu’à Fort Hammenhiel.
Au bout de l’île et de la route, il y a une petite île à quelques encablures sur laquelle est construite le Fort hollandais.
Ce Fort a servi de prison pendant la guerre jusqu’en 2009. Depuis il a été transformé en hôtel tenu par l’armée. Six cellules aménagées. Les gestionnaires du Fort proposent comme publicité, d’expérimenter la vie de prisonnier. J’espère que ce n’est que l’enfermement et pas tout ce que les prisonniers ont subi dans ce fort, il n’y a pas si longtemps.
Comme c’est dimanche, on déjeune au restaurant Malima qui fait face à l’île du Fort.
Macaroni au fromage, malheureusement avec des bouts de poivrons, le nouveau légume mondial qu’il faut trier. C’est bon, des macaronis au fromage. Pas de salade de fruits parce qu’on ne veut pas de leurs mauvaises pommes néo-zélandaises dans la salade, alors glace.
Le poivron et la pomme néo-zélandaise ont envahi la gastronomie de l’Asie du Sud Est, alors qu’ils n’ont rien à voir avec ces pays.
On reste un grand moment dans le restaurant pour laisser passer la chaleur. Ici il fait bon, malgré le ronflement terrible que font les climatiseurs d’intérieur.
On se remet en route pour aller voir la plage de Casuarina Beach.
Véro se trompe de plage, et on arrive au bout du monde par un chemin de sable sur une plage déserte de gens, mais avec des paillotes de pêcheurs et des bateaux. Tout semble abandonné.
On fait demi tour, tout en longeant toujours cette plage et en suivant du goudron qui va vers des maisons. La route s’arrête tout à coup au dessus d’un large fossé. Demi-tour devant les gens qui habitent là et qui hallucinent de voir une voiture et des martiens tout blanc à l’intérieur.
Véro se rend compte de son erreur. Google maps, toujours serviable, cherche le chemin le plus court et nous suivons des routes ou des chemins de sable, pour finir par rejoindre la route normale qui faisait un détour.
On y arrive enfin. Il faut payer pour entrer, nous et la voiture.
Sur l’espace qui borde la plage, le parking, des boutiques et un faux avion qui fait fonction de glacier.
Ça nous écroule de rire de voir cet avion et on va acheter des glaces.
A l’intérieur il y a des sièges comme dans un avion, les gens s’asseyent et une hôtesse leur apporte leur commande. On interdit à Véro d’aller au bout de l’avion, mais pas aux locaux. Véro fait l’hôtesse de l’air pour les consommateurs.
On va sur la plage. C’est dimanche et les familles sont venues de Jaffna pour se baigner. C’est la plage la plus proche.
Les hommes en maillot et les femmes habillées.
L’ambiance de la plage n’est pas très sympa. Bien qu’il soit précisé que l’alcool est interdit, on trouve qu’il y a beaucoup de mecs alcoolisés. En arrivant, juste à l’entrée une camionnette chargée de jeunes s’est mise à zigzaguer sur la route, pour faire semblant de nous foncer dessus parce qu’on hésitait.
On décide d’aller au Fort de Jaffna. C’est un fort construit par les Hollandais sur les bases des forts de Vauban.
Bien que le Livre dise que c’est gratuit, c’est super cher pour ici. Le plus spectaculaire c’est l’extérieur et une partie intérieure gratuite.
Mais on ne regrette pas d’avoir payé, pour voir comme c’est scandaleux de laisser pourrir ce fort. Surtout on ne regrette pas, car on a revu un pote de Colombo qui nous avait dit qu’il venait lui aussi à Jaffna et qu’on s’y verrait peut-être.
Malgré ce discours, il n’a pas l’air très heureux de nous voir. Peut-être à cause de sa casquette, peut-être du fait qu’il n’est pas seul, peut-être parce qu’il a peur qu’on lui parle de la Suisse, ce que Véro ne manque pas de faire.
On se quitte peut-être moins bons amis, mais on ne sait jamais avec ce genre de personne.
Retour à la guest house. Dès qu’il nous voit le responsable se souvient qu’il devait faire la chambre ce matin. Il a oublié. Véro ne veut pas le croire, mais je suis persuadé que les mecs qui sont là, ce n’est pas leur métier. Je pense que ce sont des anciens mecs de l’armée, recyclés en hôteliers et en RG. Ils captent un certain nombre de touristes et ils écoutent. Les gens qui tiennent cette guesthouse n’ont pas, à mon avis, vocation à être des hôteliers.
Restaurant : 6ème soir, ils commencent à être sérieusement bien formés, encore demain soir et on leur remet leur diplôme.
Retour à la guesthouse.
Nos guests dînent sur la terrasse, entre potes.
Douche
Blog
Dodo.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire