Sortie de puja |
Lever plus tôt pour aller à l’île de Delft qui est un peu plus éloigné.
Petit déjeuner, on sent bien que les gens qui gèrent sont aux ordres et qu’ils font ce qu’on leur a demandé de faire, pas plus.
Départ pour l’île de Kayts, puis l’île de Punkudutivu où se trouve l’embarcadère de Kurikadduwan qui permet de prendre les bateaux pour aller sur les îles de Nainativu et Delft ou Neduntivu.
On refait toute cette route qu’on a déjà faite il y a quelques jours, et on n’en revient pas de la beauté de ce qu’on voit. Cette petite route cabossée sur l’eau entre ciel et océan. Ce matin parmi tous les hérons blanc, il y a des pélicans.
A l’embarcadère, on apprend que le bateau suivant est à 13h30, il est 10h30.
On ne sait que faire.
La famille Suisse qui tient le restaurant arrive. Nous leur expliquons notre problème. La mère va demander pour se faire préciser l’horaire. C’est bien 13h30.
C’est la mère qui demande car elle est cingalaise et peut parler aux soldats qui ne parlent ni tamoul ni anglais.
La mère a épousé un Tamoul et ils sont partis vivre en Suisse où les filles sont nées.
Une armée qui occupe un espace, et dont les soldats ne parlent pas la langue des habitants de l’espace occupée, j’appelle ça une armée d’occupation.
On demande si on peut louer un bateau c’est possible mais le prix est démesuré.
Pour faire passer le temps, on décide d’aller sur l’île de Nainativu en face où nous sommes déjà allés.
On arrive au temple pour la Puja de midi. Je ne sais si c’est un jour particulier, mais il y a beaucoup de monde et la Puja semble importante, si l’on se fie au bruit des tambours et des flûtes. De nombreuses vaches sont devant le temple et souhaiteraient entrer, mais un brahman bâton à la main les dissuade.
On reste nous aussi à l’entrée du temple, parce qu’à l’intérieur on ne peut pas photographier et qu’il faudrait que je me remette torse nu.
Mais sur le parvis, c’est tout une vie qui se déroule, avec des entrées et des sorties de prêtres, d’officiants, de croyants et de curieux.
Sur le bateau qui nous a amenés ici il y avait deux couples d’occidentaux avec chacun un guide. Les guides, chacun d’une agence cinghalaise n’ont pas amené leurs clients voir la Puja, mais ils les ont amenés voir la Dagoba argentée côté temple bouddhiste où il ne se passait rien. Ils vont certainement les amener au temple, mais après la puja, c’est-à-dire à un moment où il n’y aura plus rien à voir de la dévotion tamoule.
Le temps passe à regarder toute cette activité. Il est l’heure d’aller au ponton pour prendre le bateau de retour, afin d’attraper celui pour Delft à 13h30.
C’est un bateau qui ressemble à un bateau, c’est-à-dire pas en bois, mais tout en métal rouillé, ce qui rassure Véro.
Au bout d’une heure de navigation paisible, on est sur l’île de Delft.
Un petit port taillé dans du corail.
Débarquement, et la troupe est là. Il faut montrer nos passeports, formalité, puis on peut passer.
Un chauffeur autorickhaw nous propose de voir l’île dans les 2 heures. On dit oui, on n’a pas d’autre choix.
Il nous montre une pierre magique qui grandit en forme de Cobra. C’est le début on ne va pas le contrarier.
Puis un énorme baobab, les chevaux sauvages amenés par les Portugais, les ruines de l’hôpital construit par les Hollandais, la cour de justice anglaise et un pigeonnier spécial pour pigeons voyageurs qui apportaient des messages de toute l’île.
Les ruines du Fort portugais et hollandais.
Nos deux heures sont remplies, et retour à l’embarcadère.
Parmi les choses spectaculaires le magnifique baobab aussi beau que celui de Mannar. Parmi les choses émouvantes, les petits chevaux sauvages perdus sur cette île corallienne et sur le corail de laquelle, un peu de terre laisse pousser une herbe rare. Au bord d’une grande étendue d’eau des juments avec leurs petits. On ne peut s’approcher, tant ils sont craintifs, à partir d’une certaine distance, le groupe s’éloigne pour garder un intervalle de sécurité.
Tout le sol de l’île est en corail et tous les murs autour des propriétés sont faits de blocs de corail, ainsi que les murs du Fort, de l’hôpital et de la cour de justice.
À côté de l’embarcadère, il y a un grand bâtiment blanc sans étage dans lequel, on voit par les fenêtres ouvertes, des couturières sur leur machine. On veut entrer mais ce n’est pas possible, c’est une factory qui fait des vêtements pour la Navy.
Retour.
Un homo vient nous parler photo, on échange. Son lieu de prédilection c’est Negombo, on comprend pourquoi. Lui, l’armée ici ça ne lui pose pas de problème.
Bon, pourquoi pas. A l’arrivée au port, il part comme un pet pour prendre son bus, on n’existe plus.
Véro me dit qu’il a compris qu’on était en voiture, et on ne lui a pas proposé de le ramener à Jaffna.
Ça ne me dérange pas, car c’est le genre de mec qui nous dit, à Jaffna « vous n’êtes pas allés au village de pêcheurs », c’est comme si on avait tout raté, et finalement on peut se demander pourquoi on est venu, si on n’a pas vu ça.
Con en plus.
A l’aller, on a eu deux Suisse le père le fils.
Le père, à peine on s’est dit bonjour et qu’on s’est aperçu qu’on parlait français les uns et les autres, il nous dit à propos de la route, parce qu’ils sont venus en scooter, c’est une route à nous réveiller les hémorroïdes. ????
Que dire après une telle formule d’introduction, si je peux dire.
Dans ma tête : pourquoi les mecs sont aussi cons ?
On passe à autre chose, lui aussi connaît parfaitement le Sri Lanka, il regrette l’évolution économique sur les plages du Sud.
Pour trouver de l’authenticité, il part avec son fils en Inde à Assam, état de l’Inde au-dessus du Bangladesh, ils y vont vite parce qu’après ce sera foutu, les touristes, le développement économique... Le genre de mec à regretter que la Suisse ne soit plus celle de Guillaume Tell, car elle a perdu de son authenticité avec toutes ses banques.
Deux cons dans un paysage grandiose qui a été protégé par la guerre. Je pense que les Tamouls préféreraient avoir un pays trop développé, que d’avoir vécu la guerre, mais ce serait foutu d’après notre ami Suisse.
On rentre tous les deux, dans notre voiture perso.
On profite du coucher de soleil sur cette nature entre mer et terre.
Heureusement que l’égoïsme existe sinon il faudrait supporter trop de conneries.
Bref passage à la guesthouse.
On va vite dîner car on aura beaucoup de chose à faire ce soir pour préparer notre départ.
On n’a pas notre serveur habituel et il faut tout recommencer, c’est la vie.
Avant de partir on va dire au revoir au serveur qui a fait tant d’effort pour comprendre notre fonctionnement.
Douche
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